« Vivian Maier est à la confluence entre la photo américaine et française. Il y a en elle à la fois du Robert Doisneau, avec ce côté pêcheur d’images et contemplatif, et du Garry Winogrand, figure de proue de la photo de rue américaine » Affirme, Anne Morin, commissaire d’expositions et directrice de diChroma photography
Née en 1926 à New York, d’un père américain et d’une mère française tôt séparés, Vivian Maier a passé une grande partie de sa vie à travailler comme nounou, un métier qui l’a amenée à explorer les rues des grandes villes américaines, caméra en main pour révéler une vie urbaine captivante à travers le regard affûté d’une photographe énigmatique.
Son style distinctif, souvent comparé à celui des grands maîtres de la photographie de rue, révèle une profonde compréhension de la condition humaine. Chaque image raconte une histoire, dévoilant la richesse des émotions et des expériences quotidiennes.
De l’ombre à la lumière
Le travail de Vivian Maier était loin d’être connu de son vivant. C’est après sa mort en 2009 que le grand public a découvert le monde à travers son objectif.
C’est John Maloof, un agent immobilier américain qui découvre en 2007 des tirages et des négatifs dans le bien qu’il vient d’acquérir pour 400 dollars aux enchères. À ce moment précis, John Maloof ne se rend pas compte qu’il vient de mettre la main sur un trésor qui va lui changer la vie et bouleverser la place de Vivian Maier dans l’histoire de la photographie ! Un fait qu’il réalise aussitôt qu’il commence à développer tous ces clichés !
Quelques années plus tard et grâce à John Maloof, un documentaire, des livres et des expositions majeures aux États-Unis et en Europe sont consacrés au talent et à la vie de Vivian Maier qui préserve pour toujours le secret de son existence.
Un souci maniaque du détail
Aucun détail n’échappe à la photographe, qui isole en plan serré des mains, des jambes, des chapeaux, des visages. Les photographies de Vivian Maier, prises principalement dans les années 1950 et 1960, capturent la vie quotidienne avec une profondeur remarquable !
Sa maîtrise constante des compositions, de la lumière et de l’ombre transforment des moments ordinaires en œuvres d’art intemporelles.
Vivian Maier avait un talent inné pour saisir l’instant parfait. Elle capte les vibrations de la ville en mouvement et s’attarde aux détails d’un monde en marche pour saisir l’essentiel, un geste de la main, un sourire, une posture élégante, la noblesse ou encore la tristesse et visages burinés de la misère. Tout y passe, entre comédie et tragédie, la rue est son théâtre.
Un formidable sens du cadrage
Vivian Maier a parcouru les rues de l’Amérique, notamment celles de Chicago et de New York, en se mettant auprès de ses sujets, peu importe leurs catégories socio-professionnelles, saisissant les détails, avec un goût marqué pour la géométrie, les jeux de miroirs et de transparence.
Avec un modeste appareil photo à une seule vitesse d’obturation, sans ouverture ni contrôle de la mise au point, Vivian Maier fait ressortir des images, en noir et blanc composées à la perfection telles que ces portraits d’enfants noirs et blancs jouant ensemble, des pauvres et des riches, un homme noir déambulant à cheval en pleine ville, sous un pont, des oiseaux ou encore des bâtiments.
Un héritage visuel percutant
Vivian Maier, une photographe mystérieuse au talent éblouissant, a laissé derrière elle un véritable héritage culturel enrichissant de cette période « fast » du monde, qui continue d’émerveiller le monde de la photographie de rue. Chaque image qu’elle a capturée offre un regard unique sur la condition humaine, rappelant au spectateur la beauté qui réside dans les moments simples et souvent négligés de la vie quotidienne.
Les œuvres de Vivian Maier vous transportent au cœur des 30 glorieuses et de la vie quotidienne des passants qu’elle aimait photographier !
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