La sortie de la version 2 des Mavic a été l’occasion de le tester. Le Mavic 1er du nom avait déjà marqué une étape avec un nouveau design plus compact et une finition de haut vol. Le Mavic 2 Zoom est le premier drone grand public de la marque à embarquer un zoom optique X2. A cela s’ajoute des annonces de nouvelles fonctions comme le travelling compensé « Dolly zoom » ou les photos en « Super Résolution » à 48 millions de pixels. De quoi éveiller mon intérêt pour la photographie aérienne et réaliser enfin des paysages dignes de boîtiers professionnels ?
Déballage et Préparation :
A peine la boîte ouverte du Mavic 2 Zoom, je me suis empressé de le monter. On déplie les bras, on monte les hélices et voilà c’est terminé. Le drone est très bien fini, le plastique et toutes les pièces respirent la solidité. La nacelle de la caméra est protégée pour le transport par une coque en plastique dur transparente très pratique à installer. Je suis assez impressionné par la compacité et la facilité de mise en oeuvre du Mavic. Dans un sac photo, il occupe la place d’un 70/200 pro, il trouvera donc naturellement un espace pour être emporté à chaque sortie.
Mavic 2 Zoom fermé et déployé.
La radiocommande est très bien pensée et elle tient bien en main. Deux pattes rétractables permettent de maintenir en place mon iPhone qui servira d’écran de contrôle. La connexion se fait via un câble lightning (des câbles USB-C et Micro USB pour appareils Android sont également fournis dans la boite). Les joysticks intelligemment rangés dans les pattes se vissent sur la commande (un deuxième jeu est fourni en cas de perte).
Une fois de plus, tout est fait fait pour prendre le moins de place possible et faciliter la mobilité. Le controller possède deux boutons sous chaque index, à gauche le déclenchement des vidéos, à droite le déclencheur pour les photos. A cela s’ajoute deux molettes pour régler l’inclinaison de la caméra et la vitesse de l’obturateur afin de ne jamais quitter les mains des commandes de vol.
Il ne me reste plus qu’à télécharger l’application DJI GO 4 et de référencer le drone sur le site DJI. A peine quelques minutes après l’ouverture de la boite, je peux commencer à l’utiliser. Par sécurité, je recharge à fond la batterie du drone (1H30 pour une pleine charge) et de la télécommande. L’autonomie en vol est de 31 minutes pour le drone et 2 heures pour le controller. J’ai remarqué que ce dernier rechargeait un peu le téléphone, ce qui peut être salutaire par grand froid quand mon iPhone se décharge très vite.
Je mets en favori sur mon navigateur web les sites DJI Fly Safe et Géoportail qui me permettront de trouver les zones de vol autorisées.
L’écran de contrôle
L’écran du Mavic 2 est très complet. Je me suis senti un peu perdu lors de mes premiers vols. J’avais le sentiment d’avoir beaucoup trop d’informations à gérer sur cet écran. En plus du retour de la caméra, on trouve à gauche les modes de vol intelligent et le GPS qui indique la position du drone. Très pratique si vous le perdez de vue pour le retrouver.
En haut le rappel des réglages de prise de vue, la qualité des photos et la mise au point, puis à droite le bouton d’enregistrement, le bouton de bascule de la photo à la vidéo et les réglages de prise de vue. Après quelques vols, je vite trouvé mon compte, même si les menus mériteraient un peu plus de simplicité et des raccourcis plus nombreux. J’ai pris par la suite l’habitude de bien vérifier tous les réglages avant de décoller.
J’aurais aimé qu’en vol il soit possible de passer à des réglages utilisateurs déjà enregistrés pour ne pas avoir à rentrer dans les menus. Par exemple, avoir un mode utilisateur 1 avec mes réglages favoris en vidéo et un mode 2 avec mes réglages photo en mode RAW pleine résolution. Autre défaut, le passage d’un mode à un autre réinitialisent certains réglages.
Suite à un timelapse, j’ai dû faire face à des images en JPEG moyenne résolution alors que j’avais sélectionné le mode RAW. C’est hyper frustrant car il faut par la suite vérifier constamment ses réglages (mon test date de fin novembre, une mise à jour a peut être réglé ce problème). Le retour écran est en 1080 et il permet de récupérer des rushs de bonne qualité en full HD directement sur votre smartphone, s’il dispose de suffisamment d’espace de stockage.
Je suis prêt pour mon premier vol, je ne cache pas avoir un petit pincement au coeur quand je vois décoller le Mavic et s’éloigner de moi. Cela s’estompe vite tant le pilotage du drone est fun. Le Mavic donne instantanément un sentiment de liberté, plus rien n’est hors d’atteinte.
En vol
Le Mavic est très agréable à piloter. Les commandes sont très réactives et le drone très rapide. Il peut atteindre les 72km/h. La stabilisation, y compris en cas de vent assez fort, est excellente.J’ai pu comparer avec le Phantom 3, même en vol stationnaire, il conserve son altitude et il ne se laisse pas déporter par les rafales de vent. Un réglage des commandes permettra pour les réalisateurs de vidéos d’adoucir les mouvements du drone et d’obtenir des plans plus cinématographiques.
Pour ceux qui ne veulent pas modifier les réglages de base, en modes « trépied » et « Cinematographic » rendent l’appareil plus stable et fluide pour les prises de vue. La nacelle de l’objectif de par sa construction ne laisse plus apparaitre les pales des hélices sur les images. Ce défaut arrivait souvent avec le Phantom en cas de mouvements trop brusques ou quand la caméra était pointée à l’horizontale. Dix détecteurs d’obstacles multi-directionnels équipent le drone et ils permettent de voler en toute sécurité. En mode « Active Track », le drone est capable d’éviter tout seul les branches d’un arbre lors du suivi d’un personnage, c’est assez impressionnant.Toutes ces technologies bien que très efficaces ne remplacent pas un pilote prudent et conscient de ses limites.
DJI a également réduit considérablement le bruit produit par son drone. On gagne en discrétion, même si j’appréciais de repérer la position à l’oreille du Phantom qui est bien plus bruyant. Sous le drone, deux lampes Led permettent, en cas de manque de luminosité de faciliter l’atterrissage. L’automatisation de ce dernier permet de se simplifier un fois de plus la tâche. En cas de perte de signal, le bouton RTH (return to Home) permet de faire revenir le drone à son point de départ. C’est un peu le Panic Button qui permet de récupérer son petit bijou dans les situations délicates. Le retour peut être réglé pour conserver une altitude minimale de 30 mètres par exemple, pour être sûr qu’il passe bien au dessus des arbres.
J’ai pu dès mon premier vol et sans véritable expérience réaliser des photos et des films avec le Mavic.
Mode Vidéo
La qualité des vidéos en 4K HQ (3840 X 2160 25p 100 Mbps) est très bonne. C’est le point fort indiscutable de ce drone.L’ajout du zoom permet de varier les valeurs de plans ou de zoomer en vol grâce à l’objectif de 24/48 mm. L’ouverture est de f2.8 en grand angle et f3.8 au 48mm. Il est même possible de réaliser l’effet Dolly zoom (ou « effet Vertigo » du film d’Hitchcock) où la caméra recule pendant que l’objectif zoom. Les proportions du sujet principal sont identiques, seul l’arrière plan est modifié. Une nouvelle possibilité créative intéressante mais pas forcément utilisable sur tous les films.
L’objectif du Mavic 2 Zoom dispose maintenant d’un réglage de mise au point. En plus des modes 4K et 2,7K à 60 images, le Mavic filme à 120 i/s en FullHD pour des images ralenties de qualité. Le codec d’enregistrement H265 permet d’enregistrer des images plus riches en informations et offre le format D-Cinelike ou Art (j’aurais aimé avoir le D-log 10 bits comme (sur le Pro 2). Ces derniers facilitent l’étalonnage des films en enregistrant une image aux couleurs et contrastes atténués en échange d’une meilleure dynamique et d’une justesse des couleurs améliorée. Pour un usage sans post production, de nombreux styles d’images sont proposés pour une rendu éclatant dès le transfert sur l’ordinateur bien que cela soit dommage de limiter la qualité des séquences en ne tirant pas partie de toutes les possibilités du capteur.
Le Mavic, possède de nombreux mode intelligents, « Point of Interest »qui permet de tourner parfaitement autour d’un sujet, « Way points » qui détermine un chemin au drone via des points successifs ou « Active Track » qui par une simple sélection d’un sujet va le suivre en adaptant sa vitesse et son altitude Ces modes sont très simples à utiliser et particulièrement efficaces même pour un novice.
Définition vidéo :
4K : 3840 x 2160 24/25/30p
2,7K : 2688 x 1512 24/25/30/48/50/60p
FHD : 1920 x 1080 24/25/30/48/50/60/120p
Débit binaire : 100 Mb/s
Mode Photo
En photo, j’attendais beaucoup de la fonction Super Résolution. Habitué aux boîtiers à haute résolution (plus de 40 Mpx), j’ai toujours regretté que les drones ne puissent offrir des images aussi détaillées. L’apparition du zoom du Mavic 2 permet de palier à ce défaut. En vol je choisis mon cadre avec l’objectif réglé au 24mm, je lance le panorama et le drone de DJI découpe la scène en 9 photos au 48mm qui seront assemblées pour donner une image de 48 Mpx. Je me voyais déjà avec ce drone devenir le roi des paysages avec des photographies dignes de mon D850. Malheureusement, le tableau n’est pas aussi rose. Les photos ne peuvent (à l’heure actuelle) n’être enregistrées qu’en JPEG et non pas en RAW, ce qui limite d’autant plus leur plage dynamique et la qualité du rendu.
Image en Super Resolution 48 Mpx
Habitué à faire des assemblages pour mes photos de paysage afin d’en augmenter la résolution, je n’ai pas été gêné par la manipulation qui prend une vingtaine de secondes en vol. La résolution du capteur 1/ 2,3 est de 12 Mpx en mode normal. C’est un peu juste en 2019, surtout face aux 20 Mpx du modèle Pro2 et de son objectif à ouverture variable. En usage simple de l’appareil photo, les images sont difficilement utilisables en dehors des réseaux sociaux. Le bruit apparaît très vite dès que la sensibilité ISO augmente.
Image 46 Mpx réalisée avec le Nikon D850
Comparaison des détails entre le mode Super Resolution et le capteur plein format du Nikon D850
Comme pour la vidéo, DJI propose de nombreux modes créatifs. Le plus intéressant est le mode Hyperlapse.
Le Zoom va réaliser un timelapse tout en se déplaçant suivant la route que vous allez lui indiquer. Les images ainsi collectées serviront à faire une vidéo accélérée de la scène. Contrairement au mode SuperRésolution, les photos sont prises en RAW et permettent de les traiter avec plus de souplesse dans Lightroom ou Capture One. Un nouveau mode HDR améliore la capture des hautes et basses lumière pour 13 stops de plage dynamique.
Conclusion
Le Mavic 2 Zoom est un vrai concentré de technologie. Bien que très agréable à piloter, tout est fait pour en simplifier sa conduite et permettre à l’utilisateur de se concentrer sur les prises de vues.Les modes de vols intelligents autorisent des mouvements autrefois très compliqués à réaliser, vols circulaires, Hyperlapse, tracking… L’apparition du zoom X2 optique ouvre de nouvelles perspectives créatives. Pour un réalisateur de film, je le recommanderais sans hésiter tant il est adapté au film. Pour la photographie, je serais plus réservé. La définition et la taille du capteur sont un peu justes par rapport à son grand frère le Mavic Pro 2. Le mode super résolution bien qu’intéressant ne m’a pas complètement convaincu en terme de qualité. Je comptais pouvoir réaliser des tirages de grande taille et le rendu n’a pas encore comblé mes attentes.
Des mises à jour sortiront prochainement, je l’espère, afin d’améliorer la qualité et les fonctionnalités de ce drone qui a tout pour devenir le compagnon de prédilection de tout photographe.
PS : Je dois reconnaitre que j’ai fait mes tests dans des conditions hivernales et venteuses où la lumière n’est pas toujours de la partie. Dans le kit de test, je n’avais à disposition qu’une batterie, ce qui a également limité le nombre de mes vols.
COOL :
- Compacité et légèreté du drone
- Simplicité du montage
- Zoom optique X2
- Plaisir du pilotage et réactivité de la machine
- Qualité des vidéos en 4K et ralenti en Full HD
- Autonomie en vol de 31 minutes
- Modes de vols intelligents
- Styles d’images plus pro D-Cinelike et Art
- Nombre de détecteurs d’obstacles
- Retour Vidéo en 1080
- Mode Dolly Zoom (travelling compensé)
- Radiocommande ergonomique
- Tracking très efficaces
- Mémoire interne de 8 go
- Hyperlapse très riches en options
PAS COOL :
- Pas de raw en mode Panorama
- Capteur de 12 Mpx en photo
- Qualité moyenne des photos
- Bruit dès 800 ISO
- Réglages de qualité photos réinitialisés dans certains modes
Merci encore une fois à Sébastien Vincent de nous avoir permis de connaitre son avis au sujet du dernier drone de DJI.
c’est un drone exceptionnel!