Parlons photo chez Prophot avec Sébastien Vincent, photographe.
Bonjour Sébastien, peux-tu nous parler de ton projet ?
C’est une série pour le magazine Technikart avec Frédéric Beigbeder. Son dernier livre, « Une vie sans fin », parle d’immortalité. Le Directeur Artistique a eu comme idée de le vieillir tel un homme de 199 ans. Je lui ai proposé un jeu de miroirs pour une rencontre entre le jeune et le vieux Beigbeder. J’avais envie d’images trompes l’oeil où la réalité est altérée.
Quel matériel utilises-tu ?
J’utilise depuis sa sortie le Nikon D850, j’en suis fan ! C’est un appareil très équilibré. J’apprécie sa résolution et surtout, la personnalisation très poussée de ses fonctions. L’arrivée de son écran pivotant et d’un mode déclenchement silencieux ouvre de nouvelles pistes créatives. J’ai quasiment fait toute la séance avec mon 50mm f1,4 Sigma ART. C’est une optique exceptionnelle. Associée au Nikon, j’obtiens des fichiers très détaillés. J’ai aussi utilisé pour quelques images un 24/35 f2 Sigma ART et un 90mm f2,8 Tamron. Pour la lumière, je voulais que Frédéric Beigbeder soit perçu comme un sage, un messie. J’ai travaillé une lumière très simple et enveloppante. La source principale vient d’un Profoto Pro 8 2400J avec le bol standard qui est dirigé contre le mur opposé et un deuxième Pro 8 avec un bol Widezoom dirigé sur F.Beigbeder pour déboucher les ombres.
Une particularité technique ? Ou un exemple de réalisation ?
Cette séance était assez compliquée à réaliser. Le maquillage du vieillissement est long et il ne m’a laissé que peu de temps pour la séance photo. À cela s’ajoute les montages. J’ai photographié Frédéric Beigbeder jeune puis avec la même lumière et le même cadrage, son double « vieux ». Il faut faire preuve d’imagination pour le caler précisément dans l’image.
Comment es-tu arrivé à la photographie ?
J’ai toujours été fasciné par l’objet en tant que tel, l’appareil photo. Petit, du peu que je me souvienne, je m’amusais à mettre l’oeil au viseur, en cachette. Et puis en grandissant, de manière plus studieuse, je me suis intéressé à tous les livres sur la photographie, comme si j’allais en faire une thèse ! Le moment déterminant, celui qui m’a vraiment permis de me lancer, c’était après mon bac, mon acceptation à l’école des Gobelins, une école photo sur concours. Plus qu’une révélation, c’est à cette époque que j’ai pu mettre un pied dans le monde de la photo et m’accrocher à mon rêve.
Quels photographes t’inspirent ?
J’ai toujours en tête le travail de William Eugene Smith, qui a su mêler un travail de reporter et une approche esthétique forte. Il arrive à donner du sens à travers ses cadrages autant que par le choix de ses sujets. J’aime aussi la démesure de ses ambitions. Dans des styles très différents, j’apprécie beaucoup Erwin Olaf et Grégory Crewdson. Il y a beaucoup de sous-entendus dans ces photos. Ils laissent une place essentielle à l’imagination du spectateur pour reconstituer toute l’histoire. J’aimerais ajouter pour son ironie et son approche cinématographique, Kourtney Roy. Enfin, Martin Parr pour son humour !
Quelques photos du Making-Of
Merci beaucoup Sébastien d’avoir partagé ta passion avec nous !
Retrouvez l’intégralité de son travail ici :
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