C’est après notre rencontre avec Simon Péret que nous nous penchons sur le travail de photographie de Mode de Benjamin Decoin.
Peux-tu nous parler de ton projet ?
Ce projet correspond à une commande du magazine Gala pour son spécial accessoire de la rentrée 2018. Le nouveau directeur de la mode, Gregory Crognier nous a demandé, à la styliste Malika Slimani et moi, de raconter un pays à travers la mode, l’idée étant de proposer en image des destinations inattendues. Nous sommes donc partis au Nicaragua pour une semaine mais sommes tombés en plein dans les manifestations du printemps, et, à regret, avons dû écourter notre séjour pour des raisons de sécurité.
Avec le rédacteur en chef Matthias Gurtler nous nous sommes posé la question de l’utilisation de ces images, tant la publication d’un sujet mode au milieu de questions sociales et politiques peut paraître futile et hors de propos. Mais l’accueil des gens sur place, leur déception de nous voir partir et leur envie de faire parler de leur pays nous a convaincu qu’il fallait montrer ses images en expliquant leur contexte.
Quel matériel utilises-tu ?
Je travaille avec Canon depuis toujours, principalement des 5D Mark IV que je trouve incroyablement polyvalents. Cependant, pour ce sujet j’avais également emmené mon boitier de voyage préféré, le Leica Q, que j’ai beaucoup utilisé. De plus, pour la lumière je souhaitais utiliser au maximum la lumière naturelle, je n’avais pris qu’un Profoto B1 pour, parfois, souligner ou déboucher les silhouettes.
Une particularité technique ? Ou un exemple de réalisation photo ?
Pour la première fois je me suis surpris à utiliser la lampe pilote du B1. Sur des ambiances de nuit par exemple, dans la rue, elle a été très utile avec une gélatine pour renforcer l’ambiance et se mixer avec les lumières urbaines. Par exemple sur la photo dans le pousse-pousse, on devine le B1 à droite de l’image. La lampe pilote permet de dessiner le contour du visage et donne du relief à l’image, tout en préservant l’ambiance de nuit.
Comment es-tu arrivé à la photographie ?
Par l’envie de raconter des histoires. J’ai effectivement longtemps été davantage dans l’écrit mais j’ai toujours essayé, lors de voyages, de mélanger texte et photo. Cette dernière a pris le pas petit à petit. Ce sont deux disciplines très différentes. En effet, à la fin d’un voyage, tout est encore à faire et possible en texte ; la photo, elle, a ceci de frustrant que les jeux sont faits. Rien ne va plus. Si les photos ne sont pas bonnes le sujet ne sera pas bon.
Quels photographes t’inspirent ?
J’aime la photo dans sa diversité, qu’un photographe puisse passer d’un reportage à un sujet mode, d’un conseil des ministres à une montée des marches. L’aventure de la photo française, des humanistes aux grandes agences, est unique et fascinante. Quelques noms en vrac, Paolo Roversi, Marc Riboud, Christopher Morris, Bruno Barbey, Joseph Koudelka.
Merci beaucoup Benjamin de nous avoir permis de découvrir ton univers.
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