Aujourd’hui, Prophot rencontre Zéka Defond de Studio ZEYKAH Photographe.
Bonjour Zéka, peux-tu nous parler de ton projet ?
La série d’images, baptisée le « Projet Chut » que vous allez voir, a été créée dans le but d’obtenir une qualification européenne considérée comme le « Graal » en photographie : le QEP (Qualified European Photographer).
Cette qualification vise à reconnaitre et à récompenser l’excellence en matière de photographie.
Le dossier doit comporter une harmonie de douze photos qui seront jugées sur les différentes qualités techniques photographiques (cadrage, composition, retouche, qualité du tirage, originalité du projet, etc…). Il faut être exemplaire.
Afin de mettre toutes les chances de mon côté, j’ai voulu mettre en avant toutes les facettes de mon métier que j’affectionne : la photo de coiffure, de maquillage, les photos de type « beauté ».
Je voulais aussi mettre en avant la retouche photo que je pratique beaucoup. Cependant, je ne voulais pas effectuer qu’un simple traitement de peau, je voulais pousser un peu plus loin. En discutant avec une cliente j’ai eu l’idée d’en venir à supprimer les bouches.
C’est donc tout naturellement qu’au fur et à mesure du temps, le « Projet Chut » est né.
Quel matériel utilises-tu ?
Niveau boitiers, j’utilise la plupart du temps un Nikon D800 avec un objectif 105mm F/2,8 macro dessus. Depuis peu, je me suis fais un petit plaisir en investissant dans un Fuji GFX50S avec un objectif 110mm F/2.
En ce qui concerne la lumière, je suis du côté d’Elinchrom avec des RX600 pour lesquels j’utilise généralement deux ou trois flashs en studio et un Ranger Quadra pour l’extérieur. Je suis plutôt du genre à jouer de la lumière dure pour tout ce qui va se rapprocher de la mode / beauté (Bol beauté argenté) et plutôt une grosse boite à lumière positionnée « en douche » pour tout le reste.
Pour le traitement des images, Lightroom et Photoshop sont mes alliés.
Une particularité technique ? Ou un exemple de réalisation photo ?
Pas de particularité en soit, pour ce projet. Je vais peut-être faire un peu de hors sujet sur cette question mais le gros point fort a avant tout été le travail de groupe qui a été mis en place. J’ai la chance d’avoir été très bien entouré. Une fois mon idée en tête, j’ai démarché toutes les personnes qui étaient susceptibles d’être assez folles pour rentrer dans ce projet. Annoncer aux modèles que j’allais leur enlever la bouche en traitement, tout le monde se demandait dans quel délire je m’engageais et ce que cela pourrait donner. En plus des modèles et de moi même, j’ai eu Nathalie Crespel avec qui j’ai beaucoup travaillé en amont des séances durant de nombreuses heures pour tout mettre sur papier avant d’attaquer les prises de vues. C’est elle qui a effectué la grosse majorité des coiffures (10 des 12 photos présentées). Nous avons l’habitude de travailler ensemble, notre première rencontre a déclenché un coup de cœur et une fusion parfaite de nos deux arts. Lorsque j’ai une idée en tête (même la plus folle), elle sait créer une coiffure qui sera aussi créative que le projet en lui même. A contrario, elle sait aussi très bien me dire quand quelques chose ne va pas sur les images et je pense que je n’en serais pas là à l’heure actuelle sans son aide précieuse.
Quatre autres artistes dans leur domaine sont intervenus afin de pouvoir m’aider à donner vie au projet.
Pauline Le Men, Nadège Cuoc et Sophie Bel’œil pour la mise en beauté, et Nina Désille, une seconde coiffeuse.
Si vous connaissez toutes ces personnes, vous savez donc que les conditions de travail pour réaliser les photos étaient optimales pour assurer une bonne ambiance et un travail propre et net tout au long de ce projet.
Comment es-tu arrivé à la photographie ?
C’est une passion depuis que je suis ado. Au départ je faisais plutôt des photos de paysages urbains. Petit à petit je me suis intéressé au portrait jusqu’à en être accro. J’ai mangé des tas de magasines et j’ai déroulé des tonnes de pages internet pour me perfectionner. J’ai appris tout seul sur le tas, je suis totalement autodidacte. Cela m’a logiquement amené à me lancer en tant que photographe professionnel il y a 10 ans et ouvrir mon studio photo sur Rennes.
Quels photographes t’inspirent ?
Je n’ai pas spécialement de photographes précis en tête, mais clairement les Russes ont un niveau très élevé autant dans la prise de vue qu’en retouche et sont donc une réelle source d’inspiration.
Merci beaucoup Zéka d’avoir partagé ta passion avec nous !
Découvrez son univers :