Le photographe Anthony Passant a testé pour nous l’objectif SIGMA 135mm f/1.8 DG HSM ART. Découverte…
SIGMA est une marque japonaise créée en 1961 par Michihiro Yamaki, fabricant d’objectifs, puis de boîtiers avec le SD9 et son système innovant de capteur FOVEON x3. SIGMA est implanté en France depuis 1993.
Très curieux de tester ce 135mm, ma seule expérience avec cette focale fixe était avec le 135mm f/2 L USM de Canon, une optique légendaire, dont les qualités optiques ne sont plus à prouver depuis 1996, à sa sortie.
Première surprise au déballage : son poids ! 1,130 kilos (contre 750g pour la version Canon, ou 805g pour le 24-70 f/2.8 L II USM) ! Constat aussi rassurant que contraignant, le poids d’un objectif est bien souvent synonyme de qualité et robustesse, mais tout aussi souvent de contrainte. Couplé à mon 5D Mark IV, on arrive à un poids de 2 kilos, batterie incluse !
Visuellement, le 135mm f/1.8 DG HSM ART est fidèle à la gamme ART : modernité, sobriété, on est bien sur une optique d’exception. Qui dit 135mm dit focale et fût longs, avec son pare-soleil on atteint 15cm de longueur. Les commutateurs d’autofocus sont faciles utiliser, même sans les voir, on reconnaît facilement le commutateur de l’AF, plus gros que celui contrôlant les modes autofocus : minimum à 1,5m / 1,5m à l’infini / Full.
La large bague de mise au point permet une prise en main confortable et précise, en photo comme en vidéo, à mains nues mais aussi avec des gants ! Le revêtement en caoutchouc et les crans donnent de la précision ! A 135mm et à pleine ouverture, faire un point demande une certaine précision, mais soyez rassurés, l’autofocus est parfait !
Les caractéristiques
- Focale fixe de 135mm, compatible APS-C et plein format (prochainement en monture SIGMA)
- Ouverture : f/1.8 à f/16
- Construction : 13 lentilles en 10 groupes, 2 SLD (Special Low Dispersion), 2 FLD (F Low Dispersion)
- Diaphragme : 9 lamelles circulaires
- MAP mini : 87,5cm
- Diamètre : 82mm
- Tropicalisation : oui
- Poids : 1,130 kilos
- AF : oui (3 modes : 87,5cm à 1,5m / 1,5m à l’infini / Full AF)
- Stabilisation : non
- Dimensions : 9,1cm x 11,4cm
- Accessoires fournis : étui de protection zippé, pare-soleil
Avec une référence telle que le 135 f/2 L de Canon, le niveau d’exigence et d’attente sont assez hauts, notamment les qualités optiques. Concernant la conception, il est difficile de comparer une optique de près de 20 ans à une autre sortie l’année dernière, mais en le gardant en tête, on peut déjà faire un comparatif objectif. Ce que j’attends d’une optique haut de gamme, c’est une qualité d’image irréprochable, une mise au point réactive et dynamique.
Premier constat en venant d’un équipement réduit à un 24-70 comme seul objectif : il va falloir prévoir la distance ! Malgré ses évidentes qualités, un 135mm est un objectif difficile (voir impossible) à exploiter dans des espaces réduits, il faudra donc des espaces suffisamment vastes pour tirer parti des 135mm de cette focale, en usant du bokeh unique de cette longue focale.
Dès la première image, le bokeh est doux, les couleurs vives, et en grossissant l’image du liveview, le piqué est présent, même à pleine ouverture ! Peu importe le cadrage, le modèle ressort du fond, le point se fait aisément, même à contre-jour, le pare-soleil fait un travail fantastique, aidé par sa taille imposante. La mise au point est silencieuse, sans à-coups. En de très rares cas notamment en studio, la mise au point patinait, faute de contraste ou de lumière suffisante, mais 99 fois sur 100, la mise au point est immédiate.
Le bokeh est tout aussi esthétique en vidéo, sur une surface plane à pleine ouverture, on arrive à un effet « tilt-shift », les plans filmés au 135mm f/1.8 ont une esthétique incroyable. Difficile à utiliser sur une vidéo complète, mais intégrer ces plans est particulièrement efficace !
Plus exceptionnel que destiné au grand public, le SIGMA 135mm f/1.8 DG HSM ART se place à un tarif de 1479€, un objectif d’exception au tarif conséquent qui s’adresse donc aux professionnels du portrait, ou aux photographes culinaires ! Pour moi qui ne fait que du portrait, et un peu de culinaire en vidéo notamment, c’est un objectif idéal, avec lequel j’ai eu un mois de pur plaisir, et la sensation d’avoir trouvé ma focale de prédilection.
Découvrez le travail d’Anthony Passant :
https://ap-photographie.smugmug.com